"Le crime du comte Neville" Amélie Nothomb

Toujours aussi jouissifs les livres d’Amélie Nothomb ! Son 24e roman, Le Crime du comte de Neville, nous emmène dans le milieu de l’aristocratie belge. On est au XXIe siècle, pourtant les us et coutumes ont la peau dure. Nothomb déroule sa petite chanson criminelle et en profite pour montrer comment cette classe sociale s’effrite et comment le monde vacille. C’est drôle, malin, plein de références érudites. On ne s’en lasse pas.
Aux premiers abords, lorsque j’ai lu ce livre, j’ai été enchantée par la magie et le décalage de celui-ci : on nous parle ici d’une famille noble, qui adore organiser des « garden-party », comme ils disent si bien et qui vit encore avec de vieux principes, assez farfelus et saugrenus. En effet, ceux-ci portent un intérêt particulier pour leurs réceptions, même si celle-ci les empêchent de vivre correctement le reste de l’année. Pour eux, recevoir est un art et il y a même des règles à respecter. En plus de cet univers assez grotesque, il y a ce personnage, Sérieuse, qui, à seulement 17 ans, ne ressent plus rien, ni peine, ni colère, ni joie, ni tristesse et qui demande à son père de la tuer, tout simplement et qui a des idées assez drôles tels que « aller passer la nuit dans la forêt ». Ce livre est un vrai conte de fée, qui n’oublie pas le côté « happy end », du tout est bien qui finit bien, grâce à la magie du destin.
Ensuite, après avoir été frappé par ce monde merveilleux et étrange, j’ai été tout simplement amusée par l’ironie de cette œuvre. Tous les éléments cités dans le point précédent m’ont, après m’avoir étonnée, fait rire ! L’importance qu’apportent les aristocrates au paraitre est tournée dans ce livre avec humour. Mais ce qui est magnifique dans cette histoire c’est que je ne me suis rendue compte de l’ironie de la chose qu’après avoir terminé de la lire.
Enfin, lorsque j’ai analysé plus en profondeur ce récit, j’ai remarqué quelque chose de troublant : Amélie Nothomb a, ici, écrit un conte, l’histoire d’un comte qui et condamné à tuer quelqu’un lors de sa fête qui a une fille qui veut mourir. Mais elle n’a pas fait que ça : elle a, en parallèle, raconté l’histoire d’une noblesse, qui porte un intérêt démesuré aux apparences. Plus qu’une morale, elle a dépeint une réalité inconnue aux personnes étrangères à ce milieu et qui mérite réflexion. C'est pour moi incroyable de mettre tous ça en seulement 135 pages.
Plus qu’un simple roman, ce livre
est la preuve non-vivante bien que réelle que les plus courtes sont les
meilleures.
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